La rénovation de l'autoroute A35 entre Strasbourg et Colmar représente un projet d'envergure avec des conséquences environnementales significatives pour les zones urbaines traversées. Ces travaux, d'une durée de 36 mois, comprennent la réfection complète de la chaussée sur 50 kilomètres, le renforcement des structures, l'amélioration du système de drainage et l'installation de nouveaux dispositifs de sécurité. Les communes impactées, telles que Schiltigheim, Illkirch-Graffenstaden, Colmar et leurs environs, font face à des défis environnementaux spécifiques liés à la densité de population et aux écosystèmes locaux. Ce document analyse l'impact de ces travaux, en détaillant les aspects négatifs et les mesures de mitigation mises en place.
Pollution atmosphérique liée aux travaux sur l'a35
La principale source de pollution atmosphérique provient de l'augmentation du trafic routier causée par les déviations mises en place durant les travaux. Une étude d'impact prédit une hausse de 18% du trafic sur les routes départementales adjacentes, entraînant une augmentation des émissions de particules fines (PM2.5 et PM10) estimée à 25 tonnes par semaine. De plus, les émissions de NOx ont augmenté de 15% et celles de CO2 de 10% par rapport aux niveaux habituels.
Les engins de chantier contribuent également à la pollution. Les 60 camions utilisés quotidiennement génèrent environ 1200 kg de CO2 par jour. L'utilisation de machines diesel anciennes exacerbe ce problème. Pour pallier cela, 30% des engins utilisés sont électriques ou hybrides.
Pour limiter ces impacts, l'utilisation de béton bas-carbone pour la réfection de la chaussée a été privilégiée. De plus, les entreprises sont tenues d'utiliser des engins de chantier respectant la norme Euro VI, la plus stricte en termes d'émissions polluantes. L'efficacité de ces mesures sera évaluée par des suivis réguliers de la qualité de l'air.
- Augmentation des PM10 : +25 tonnes/semaine
- Augmentation des NOx : +15%
- Augmentation du CO2 : +10%
- Nombre de camions par jour : 60
- Emissions CO2 par camion (moyenne) : 20 kg/jour
Nuisances sonores liées au chantier autoroutier A35
Les travaux génèrent des nuisances sonores importantes pour les riverains. Le bruit constant des marteaux-piqueurs, des camions et autres machines atteint des niveaux pouvant dépasser 75 décibels à proximité du chantier. Cette exposition prolongée au bruit peut causer des troubles du sommeil, du stress et des problèmes de santé auditive.
Pour atténuer ces nuisances, des mesures ont été mises en place : limitation des horaires de travaux (7h-19h, hors week-end), utilisation d'écrans anti-bruit le long des zones résidentielles, emploi de matériaux insonorisants et limitation de la vitesse des camions sur les routes d'accès au chantier. Des contrôles réguliers du niveau sonore seront effectués pour évaluer l'efficacité de ces mesures.
Gestion des déchets et risques de contamination des sols et eaux
La gestion des déchets de construction et de démolition est un enjeu majeur. On estime à 120 tonnes par semaine le volume de déchets produits. Un plan de gestion rigoureux a été mis en place, avec un objectif de recyclage de 80% des déchets. Les matériaux recyclables seront triés et valorisés, réduisant ainsi l'impact sur les sites d'enfouissement.
Des mesures spécifiques protègent les sols et les eaux de la contamination. Des bassins de rétention sont installés pour collecter les eaux de pluie et les eaux usées du chantier. Une surveillance régulière des sols et des eaux souterraines est effectuée pour détecter toute pollution éventuelle. En cas de déversement accidentel, un plan d'intervention d'urgence est prévu.
- Volume de déchets par semaine : 120 tonnes
- Objectif de recyclage : 80%
Impact sur la biodiversité et mesures de compensation
Les travaux impactent la biodiversité locale, notamment la faune et la flore. La destruction d'habitats et la fragmentation des espaces verts affectent les espèces présentes. Des études préalables ont identifié la présence de plusieurs espèces protégées, nécessitant des mesures de protection spécifiques et un suivi rigoureux.
Des mesures de compensation écologique sont prévues, incluant la création de 3 hectares de nouvelles zones vertes, la plantation de 7000 arbres et arbustes locaux, et la création de corridors écologiques pour faciliter le déplacement de la faune. Un suivi scientifique permettra d'évaluer l'efficacité de ces mesures de compensation à long terme.
Réduction des émissions à long terme grâce à l'amélioration de l'infrastructure
Une fois les travaux terminés, l'amélioration de l'infrastructure routière de l'A35 devrait entraîner une réduction des embouteillages et une amélioration de la fluidité du trafic. Cela pourrait conduire à une baisse des émissions de gaz à effet de serre, estimée à 12% à moyen terme, selon les simulations du modèle de trafic.
Intégration de solutions durables dans le projet A35
Le projet intègre plusieurs solutions durables: utilisation de matériaux éco-conçus, réduction de la consommation d'énergie sur le chantier grâce à des engins moins énergivores et l'utilisation d'énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques). Le choix des matériaux prend en compte leur empreinte carbone et leur recyclabilité.
Création d'espaces verts et aménagements paysagers
Outre les mesures de compensation écologique, le projet prévoit la création de nouveaux espaces verts le long de l'autoroute, incluant la plantation d'arbres et d'arbustes, ainsi que la création d'aménagements paysagers pour améliorer l'intégration du projet dans l'environnement.
L’analyse des impacts environnementaux des travaux de rénovation de l’A35 met en évidence un défi majeur : concilier la nécessité d’améliorer les infrastructures avec la préservation de l’environnement. La mise en place de mesures de mitigation et de compensation est essentielle pour minimiser les impacts négatifs et maximiser les effets positifs à long terme.